Ce fut vers le milieu du XVIIème siècle que trois religieux Récollets s’installèrent dans le fond de Rouheid, au lieu dit « Mangombroux ».
La population venait en masse et de toute la région pour
consulter ces religieux dont l’enseignement, donné en wallon, était apprécié,
tant par les adultes que par les enfants.
En 1668, une épidémie emporta deux d’entre eux en une
semaine. Un mandement du 15 août 1644 soumit les ermites aux curés et des
règles strictes leur ordonnaient un travail honnête, ne tolérant la mendicité
qu’en cas d’extrême nécessité.
Le 15 octobre 1765, Mathieu David reçut de ses supérieurs
ecclésiastiques l’autorisation de bâtir une petite chapelle. Il fut ordonné
prêtre à Jalhay le 1er décembre 1766.
Ce ne fut qu’en 1909 qu’une chapelle dédiée à «
l’Immaculée Conception » fut inaugurée à Mangombroux. Elle était située dans
l’actuelle avenue Reine Astrid au numéro 254
L'Immaculée Conception ou encore la Conception Immaculée de Marie, fête chrétienne depuis le Moyen Âge, est un dogme de l'Église catholique défini le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus.
L'Immaculée Conception ou encore la Conception Immaculée de Marie, fête chrétienne depuis le Moyen Âge, est un dogme de l'Église catholique défini le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus.
Le dogme signifie que Marie, mère de Jésus-Christ, fut conçue exempte du péché originel. La bulle déclare :
- « Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles. »
La constitution dogmatique Lumen gentium (1964)
précise qu'elle a été « rachetée de façon éminente en considération des
mérites de son Fils » (LG 53) et que « indemne de toute tache de péché,
ayant été pétrie par l'Esprit saint, [elle a été] formée comme une
nouvelle créature. »
Il
n'est pas directement lié à la conception virginale de Jésus,
c'est-à-dire la croyance en le fait qu'il soit né d'une mère vierge par
l'action du Saint Esprit.
Saint Bernard
de Clairvaux, qui n'y souscrivait cependant pas, indiquait dans une de
ses homélies que la sainteté de corps et d'âme de Marie était le
préalable à la réception de l'Annonciation faite par l'archange Gabriel.
Ce dogme n'est donc pas neuf dans la théologie occidentale.
Fête de l'Immaculée conception
L'Immaculée Conception se fête le 8 décembre, date « supposée » de la conception de Marie, depuis 1477,
par décision de Sixte IV. La fête a été confirmée par Clément
XI en 1708. Spécialement marqué dans le diocèse de Lyon depuis 1852 et
renommée de manière profane Fête des lumières. Ce jour est férié dans
les cantons suisses de Fribourg, du Tessin, du Jura et du Valais, de culte majoritaire catholique.
Historique
Protévangile de Jacques
L'Immaculée
Conception n'est mentionnée dans aucun texte jugé canonique par les
Églises chrétiennes. Une source indirecte de cette croyance se trouve
dans le Protévangile de Jacques, texte apocryphe datable du milieu du iie siècle :
Anne et Joachim, les parents de la Vierge, ne peuvent avoir d'enfant.
Mais un ange leur apparaît à tous deux, leur annonçant une naissance
miraculeuse. Cependant, cet évangile n'affirme nullement que Marie fut
exempte du péché originel. Neuf mois plus tard, Marie vient au monde.
Bien que non canoniques, les apocryphes exercent une très grande
influence sur la foi populaire.
Fête byzantine
C'est
la fête byzantine de la Conception de la Très Sainte Mère de Dieu par
Joachim et Anne (9 décembre) qui est à l'origine du développement d'une
dévotion et d'une croyance nouvelle en Occident. La célébration de cette
fête n'est pas attestée avant le VIIIe s. et est donc postérieure à la fête de la Nativité de Marie le 8 septembre, qui est attestée à une époque plus ancienne.
Elle est déjà connue et commentée par les bénédictins anglais au xe siècle.
Cette fête est surtout introduite en Occident, à l'occasion
des croisades, et on la voit apparaître à l'abbaye du Bec puis en
Angleterre et à Lyon dès le xiie siècle.
Mais
cette introduction se fait sans les textes ni les commentaires de la
tradition byzantine. Et la dévotion prend rapidement en Occident une
couleur et une signification bien différentes qui sont à l'origine de la
dévotion puis du culte de l'Immaculée Conception dans l'Église
d'Occident et d'une divergence supplémentaire entre les deux Églises,
puisque l'Église d'Orient rejette ce dogme.
Théologie médiévale
Cette
nouvelle fête ne fait toutefois pas l'unanimité en Occident : de même
que dans une certaine mesure saint Thomas d'Aquin un siècle plus tard,
saint Bernard de Clairvaux, pourtant célèbre pour sa dévotion mariale,
s'oppose en 1146 à cette pratique.
La croyance ne trouve grâce aux yeux des théologiens qu'à partir du xive siècle et
de Jean Duns Scot : en tant que Mère de Dieu, Marie ne peut selon lui
être entachée comme les autres par le péché originel. Pendant sept
siècles, l'Occident débat âprement de cette question.
Les franciscains sont pour la dévotion nouvelle, les dominicains contre.
Cette bataille théologique entre les deux ordres religieux est
illustrée dans des peintures murales découvertes à Saint-Flour et qui
sont un hymne à sainte Anne et à la femme de la part des dominicains.
La Sorbonne est même paralysée un an par cette querelle. Pendant
le schisme du conciliarisme le Concile de Bâle confirme la position des
franciscains en 1439.
Concile de Trente et période baroque
La
croyance en l'Immaculée Conception est réaffirmée par le concile de
Trente, et les représentations artistiques se multiplient au xviie siècle,
notamment en Espagne. La Vierge y apparaît sur un croissant de lune,
drapée dans un manteau flottant dans le ciel, entourée d'une multitude
d'angelots. Parfois elle foule aux pieds un serpent qui symbolise
le démon.
Patronne de la France, du Portugal, de la Corse et des États-Unis
Si la
Vierge Marie a été proclamée sainte patronne principale de la France
par Pie XI en 1922, à la suite entre autres du vœu de Louis XIII, c’est
sous le vocable de Notre Dame de l’Assomption, fêtée le 15 août et non
celui de l’Immaculée Conception.
Le Portugal est placé sous le patronage de la Vierge Marie depuis le Moyen Âge. Le 1er décembre 1640,
après 60 ans d’union avec l’Espagne, les Portugais reprennent leur
indépendance. Six ans plus tard, le nouveau roi João IV (Jean IV
de Portugal) place le pays sous la protection de l’Immaculée
Conception : dans l’église de Vila Viçosa où se trouve le palais
familial, il dépose la couronne royale sur Notre-Dame de la Conception (Nossa Senhora da Conceição) qui est proclamée Reine et patronne du Portugal.
Par la suite, les rois du Portugal ne porteront plus jamais la couronne
sur leur tête. Aujourd’hui encore, le 8 décembre est au Portugal le
jour férié où les catholiques portugais fêtent celle qui est reine, patronne et protectrice de leur pays.
Les
insurgés corses, en 1735, qui venaient de faire sécession d’avec
la république de Gênes, placèrent leur jeune nation sous la protection
de l’Immaculée Conception. L’hymne religieux de la Corse, Diu vi Salvi Regina est
consacré à la Vierge Marie. Le 8 décembre est considéré par les
nationalistes insulaires comme la fête nationale de la Corse.
En 1846, le VIe concile provincial de Baltimore proclame la « bienheureuse vierge Marie conçue sans péché » patronne des États-Unis d’Amérique.
Rue du Bac
Lors
des apparitions de la rue du Bac à Paris à Catherine Labouré en 1830, la
Vierge se présenta comme « conçue sans péché ». La popularité de
la médaille miraculeuse qui fut frappée suite à ces apparitions
popularisa la foi en la conception immaculée de Marie et l'invocation
« Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à
vous. »
Assassinat de l’archevêque de Paris
Marie
Dominique Auguste Sibour, archevêque de Paris, bien qu’opposé à la
promulgation du dogme, se soumet à l’écrasante majorité de ses confrères
qui eux la soutiennent et jette même l’interdit sur un prêtre de son
diocèse Jean-Louis Verger qui s’y oppose avec virulence. Celui-ci,
réduit à la misère, poignarde l'archevêque le 15 janvier 1857 en criant
« À bas la déesse ! »7, faisant ainsi clairement référence au dogme de 1854. Il est condamné à mort et exécuté le 30 janvier suivant.
Lourdes
Bernadette Soubirous affirme que, le 25 mars 1858,
soit quatre ans après la promulgation du dogme, la dame qui lui est
apparue s'est elle-même présentée ainsi, en gascon, dans la grotte de
Massabielle, à Lourdes : « Que soy era immaculada councepciou » (« Je suis l'immaculée conception »).
Cœur Immaculé de Marie
La dévotion au Sacré-Cœur de Marie, ou au Cœur Immaculé de Marie (en référence à l'Immaculée Conception), est une dévotion qui a pris son essor au xviie siècle
et qui a été popularisée par le Normand saint Jean Eudes. Elle permet
de contempler le Cœur de Marie uni à celui de son Fils. Pie VII accorda
une fête du Cœur Très Pur de Marie à quelques églises, le dimanche dans l'octave de l'Assomption, puis Pie IX fit de même.
La dévotion de la communion du premier samedi du mois et de la récitation du rosaire en son honneur existe depuis le début du xxe siècle,
dans le contexte de la dévotion à la Vierge de Fatima. La fête du
Sacré-Cœur de Marie est maintenant fixée depuis 1996 le samedi suivant
la fête du Sacré-Cœur de Jésus.
Point de vue des autres confessions chrétiennes
Les
divergences sur la nature de la grâce expliquent en partie les divisions
doctrinales. Les protestants adoptent une forme radicale
d'augustinisme alors que les orthodoxes suivent le chemin inverse.
- Le point de vue des orthodoxes peut être résumé par cette phrase de Vladimir Lossky : « Si la Sainte Vierge avait été isolée du reste de l’humanité par un privilège de Dieu lui conférant d’avance l’état de l’homme avant le péché, alors son consentement libre à la volonté divine, sa réponse à l’archange Gabriel, perdraient le lien de solidarité historique avec les autres actes qui contribuèrent à préparer, au long des siècles, l’avènement du Messie ».
Les catholiques répliquent à cette objection qu'être libéré du péché originel n'enlève pas le libre-arbitre.
- L'Église vieille-catholique n'accepte pas ce dogme.
- Les protestants estiment que certains éléments de la dévotion à Marie peuvent être excessifs, voire tendre à la "mariolâtrie". Ils sont également opposés au dogme en général, entre autres, sur celui de l'absence du péché originel chez Marie.
Dans l'art
Le thème iconographique de l'Immaculée Conception est issu du chapitre 12 de l'Apocalypse :
- "Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ;
- elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement.
- Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un diadème.
- Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre. En arrêt devant la Femme en travail, le Dragon s'apprête à dévorer son enfant aussitôt né.
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