saint Joseph des Carmes




Leur nom dérive du Mont Carmel, a 500 mètres de Saint Jean d'Acre; leur ordre, très rigoureux fut créer en Syrie au 12e siècle. Ils se subdivisèrent aux cours des siècles ,en conventuels et observantins, et en déchaux ou déchaussés ( 1564 ). La branche féminine de cet ordre est les Carmélites.
               Un ordre religieux de l'Église catholique romaine, l'ordre du Carmel (Carmes et Carmélites), a été fondé sur le mont Carmel au xiie siècle par saint Berthold (mort en 1195), pèlerin et croisé qui, avec quelques autres, s'est mis à vivre en ermite en Terre Sainte sur le mont Carmel comme l'avait fait avant eux le prophète Élie. 

           Une chapelle dédiée à la Vierge Marie est construite au centre des ermitages. L'église prend le nom de Notre Dame du Mont-Carmel qui, rapidement, va donner le nom à cette communauté. Cet ordre a été organisé vers 1209 par saint Albert Avogadro, patriarche latin de Jérusalem qui lui a donné une règle prescrivant la plus grande pauvreté, la solitude et le régime végétarien. Louis IX a effectué en 1252 une visite du site.
 
           Au xiii e siècle, après la conquête de la Palestine par Saladin (chute de Jérusalem en 1187), jusqu'à la prise de Saint-Jean-d'Acre en 1291, les ermites quittent progressivement le mont Carmel pour se réfugier en Europe car leur sécurité ne peut plus être assurée dans leurs ermitages (en 1291 le monastère est détruit par les forces musulmane et les derniers ermites présents sur le site sont massacrés ). En Europe, la vie des ermites se transforme progressivement en une vie monastique telle que nous la connaissons aujourd'hui.

             Durant les Croisades, le monastère a souvent changé de mains, devenant au final une mosquée ; sous contrôle islamique, le lieu a pris le nom de El-Maharrakah, ce qui signifie « la combustion », en référence au défi d'Élie face aux prêtres de Baal.

            Après la chute de Saint-Jean-d'Acre, les Mamelouks rasent toutes les villes côtières pour empêcher le retour des croisés. Jusqu'en 1575, la ville n'est plus mentionnée dans la littérature, ni par les voyageurs ou pèlerins (ce qui amène certains à penser qu'elle n'était plus habitée). La reconquête ottomane en 1761 entraîne la lente reconstruction de la ville. La ville d'Haïfare devient un simple village de pêcheur  avant sa refondation en 1918.
                                              

                                                              Saint Albert Avogadro
 

                         Déjà établis à Liège ( rue Hors Château ) dès 1249, ils achètent à Verviers la tour Quentin rue Sécheval en 1654. Les Carmes, qui suivait la règle des Carmes déchaussés, en wallon Cårmulins, viennent s'établir dans la rue Hors-Château en 1617, en même temps que les Pères Minimes, sur un vaste terrain joignant à la maison du bourgmestre de Liège Michel (de) Sélys.

                      Le comte Jacques de Bellejoyeuse contribua dans leurs frais d'établissement pour une somme de 9 000 florins. En 1637, ils sont obligés de quitter la ville de Liège, la rumeur les accusant d'avoir trempé dans le meurtre du bourgmestre Sébastien La Ruelle. La peuple liégeois, exaspérée par ce meurtre et apprenant les soupçons qui planaient sur les Carmes, se précipite et pille le couvent.

                     Le conseil de la commune leur laisse six semaines pour prouver qu'ils n'ont participé en aucune manière au meurtre du bourgmestre, ce que n'ayant pu faire, ils sont forcés, par ordre du conseil de la commune, de quitter la ville de Liege, le 2 juin 1637. Ils n'obtinrent la permission de rentrer dans la cité qu'après la paix fourrée, en 1640, et ce n'est qu'alors qu'ils achevèrent leur couvent et mirent la dernière main aux travaux de leur église.

                    Leur église est enfin achevée en 1654. Les tableaux qui en décoraient les murs, les riches autels de marbre, le tabernacle, chef-d'œuvre de Jean Del Cour, tout cela a disparu.

                                              
                                                 



                     Mais leur arrivée contrarie fortement les Récollets qui mènent une action visant à leur éviction. En vain, puisque deux décrets pontificaux de 1674 et 1675 entérinent le bien-fondé de leur installation à Verviers. Forts du soutien du Vatican, les Pères Carmes posent la première pierre de leur future église en 1678.

               La construction de cette église s'achève en 1683 et le couvent de la rue des Carmes vient se greffer au lieu de culte. Dès l'année suivante, en 1864, le noviciat est installé. Mais trente ans plus tard, l'église devenant trop petite, une nouvelle construction s'érige, qui sera terminée en 1722, grâce à des fonds qui sont récoltés par une loterie de 80 000 écus.


                La congrégation des Carmes est donc alors bien implantée à Verviers. Elle possède même la ferme Doyen à Mangombroux, qui lui permet de subvenir aux besoins alimentaires de la communauté. Mais les remous de la Révolution française se feront vite sentir. C'est ainsi qu'en février 1796, l'administration départementale ratifie le choix de la municipalité de Verviers pour le rachat, ou plutôt la confiscation du couvent des Carmes, à transformer en tribunal correctionnel avec locaux pour la Justice de Paix et quelques cellules pour des prisonniers.

                  Seule concession les moines doivent pouvoir conserver quelques chambres. Pourtant, le 1er juin 1797, les deux seuls carmes encore en résidence sont priés de déménager dans les plus brefs délais. Par la suite, en 1808, l'église des Carmes deviendra une chapelle auxiliaire de Saint Remacle. Comme le rappelle de son côté Thomas Lambiet dans son ouvrage consacré à la naissance d'une ville, c'est l'époque où Augustin Lepas et Nicolas Grayet assurent le service du culte.

                  Et c'est en 1811 que le ministre des Finances cède définitivement le couvent à la ville pour installer les tribunaux sur les fondations d'un ancien couvent dans lequel les Carmes inhumaient leurs défunts. L’église des Carmes, désaffectée lors de la Révolution française, servit ensuite de chapelle annexe à St-Remacle et un vicaire y disait une messe dominicale. En 1842, ce sanctuaire devint l’église de la nouvelle paroisse Saint-Joseph. De 1913 à 1917, on éleva un nouveau chœur et un nouveau transept, juxtaposés aux restes de l’ancien édifice.

                De 1937 à 1939, le nef termina le nouvel ouvrage et il ne resta plus rien de l’ancienne église des Carmes. La suite, on la connaît. Démolition pour insécurité, arrivée fort à point quand le palais de justice devait s’étendre, remplacement par un édifice plus fonctionnel mais moins poétique sans doute.


 
Ferme Doyen

















                                           










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire