Sainte Julienne





       Dés l'aménagement qu quartier de boulevard, les habitants sollicitèrent l'érection d'une église paroissiale ; le premier projet consistait à bâtir ce nouveau temple sur le sablon de la place Général Jacques. Il fut toutefois abandonné pour des raisons valables, au profit de l'emplacement retenu par la suite pour l'édification (1900 ) de l'actuelle église.

      Pour être plus précis, l'église résulte de deux facteurs apparemment bien distincts, d'une heureuse conjonction imbriqua l'un dans l'autre.

      L'obstination des habitants à voir doter leur nouveau quartier des boulevards d'une église paroissiale; et la présence, entre le haut de la rue des Minières et l'avenue Léopold II , d'un mamelon en friche, composé de rochers, de ravins, de ronces, etc.. dont la déclivité n'était guère propice au lotissement si bien réussi dans son entourage.

      Dès le 29 juillet 1890, une pétition à l' administration communale et à l'évêque le Liège Mgr Doutreloux, sollicite la constitution d'une nouvelle paroisse et l'érection d'une église.

     Il fallut attendre deux ans l'autorisation de construire une chapelle sous le vocable Sainte Julienne de Cornillon   promotrice de la Fête-Dieu et gloire du diocèse de Liège (28 Août 1892 )

      Un local fut loué, 31 rue Grandjean, dans l'actuel garage des Minières (Eggen), où la première messe fut célébrée le 18 septembre 1892; elle servit durant neuf ans et le bail fut résilié  le 27 février 1901.

      Ce long intervalle- bien indépendant de la ténacité des habitants- fut utilisé   pour l' achat du terrain, les laborieuses formalités administratives et la construction de l'édifice.

      Primitivement l'on songea à bâtit la nouvelle église sur le sablon de la place des Minières ( actuellement la place  Général Jacques) mais de sérieuses objections s'opposèrent à ce projet initial .

      L' Échevin des travaux publics, Henri Pirenne ( à qui une rue est dédiée dans le quartier des Hougnes ) suggéra impérativement l'utilisation du monticule situé entre la rue du Châtelet (aujourd'hui Victor Bouillenne )   et la rue ( future avenue ) Léopold II?, avec ses quelques vingt mètres de dénivellation   et son escalier aride et tortueux, propriété de la "Société -  Civile Héritiers Henri Peltzer " représentée par  Edouard Peltzer père.

      Les premiers contacts pour l'achat se situent en octobre 1994, pour aboutir à l'arrêté  royal d'autorisation ( 13 septembre 1899),à l'acquisition de ce terrain ; l'avis favorable pour l'érection de la paroisse datait pour le Conseil Communal, du 20 mars 1893 et du 26 mars 1894 pour les autorités supérieures auprès desquelles était intervenu le sénateur Alfred Simonis. 

       Tout cela ne se fit pas en un jour; l'abbé Pierre Grandry, premier curé de la nouvelle paroisse, déploya toute son opiniâtreté ; quelques difficultés surgirent à propos des limites de la nouvelle paroisse, Notre- Dame ayant  voulu conserver la rue du Palais ; un litige, aux confins de la paroisse entre Verviers et Heusy, fut aplani dans la suite (1904).

      La confection des plans fut confiée à l'architecte Charles Thirion, qui fut un brillant architecte de la fin du 19° siècle, à Verviers où il était né en 1938 et où il mourut en 1920; on lui doit également les plans du nouveau théâtre (1892) et de l'Hôpital rue Hauzeur de Simony. La société " Héritiers  Peltzer" déjà citée offrit un don de 
3.500 francs  , porté ensuite à 8.000 francs (1895).

      L'acquisition du terrain se compliquait d'échanges de terrains, de la question de l'aménagement de l'escalier en plus moderne, et l'entrée en possession d'un terrain complémentaire ( Fritz Ruhl ) le tout entraînant de nouvelles formalités administratives. 

      L'adjudicataire, les entreprises Roy frères ( 5 février 1900 )se mettent au travail , la première pierre étant posée  le 18 janvier 1900. L'inauguration eut lieu le 30 Août 1901, soit près de neuf ans après la première messe célébrée le 18 septembre 1892 à la chapelle provisoire; depuis cette date tous les offices y sont célébrés.

      Enfin la restauration de l'escalier et des rampes, et l'accès par l'Avenue Léopold II, donnèrent au nouveau monument et à ses abords, son cachet artistique d'aujourd'hui. 


      L'église fut dédié à Sainte Julienne : née en 1193 à Retinne, orpheline très jeune, elle s'en fut au couvent de Cornillon et en devint la supérieure; par la ténacité, elle obtint l'instauration de la fête Dieu, au Corpus Christi , qui fut célébrée pour la première fois en 1247. A son décès en 1255, son corps fut placé dans l'abbaye Saint Sauveur, à Anvers. 










Sainte Julienne de Cornillon (ou Julienne du Mont-Cornillon)

            Née vers 1192 à Retinne, près de Liège et décédée le 5 avril 1258, à Fosses-la-Ville (Belgique), était une religieuse Augustinienne, et prieure du couvent-léproserie du Mont Cornillon, dans la principauté de Liège. Elle est surtout connue pour avoir obtenu de l'évêque de Liège l'institution de la fête-Dieu (en 1246) 

                                                                 SAINTE JULIENNE




C'est une sainte de l'Église catholique célébrée en Belgique le 7 août et ailleurs le 5 avril


Les Prémices

            Née à Retinne, village près de Fléron, Liège , elle perd ses parents Henri et Frescende, riches agriculteurs, à l'âge de 5 ans. Elle fut confiée, avec sa sœur Agnès, au couvent des sœurs augustiniennes du Mont Cornillon à Liège, pour y être élevée par les sœurs. Le couvent dirigeait une léproserie qui nous est connue par un document de 1176, par lequel les bourgeois de Liège imposent un règlement à l'établissement. Ils constatent qu'il est pauvre en revenus, mais que la situation s'améliora grâce aux dons de certaines personnes. 

            Le couvent-léproserie se composait de quatre communautés : les hommes malades et les hommes sains, les femmes malades et les femmes saines. Les quatre communautés vivaient sous la direction de deux prieurs, un homme (prêtre) et une femme, dans l'observance du célibat, du partage des biens et de la prière, sans posséder de règle religieuse fixe.
À 14 ans, Julienne fut admise au nombre des sœurs. Elle étudia le latin, le français, ce qui lui permit de lire les Pères de l'Église, tels que Saint Augustin et Saint Bernard. Julienne aimait particulièrement ce dernier saint, dont elle connaissait par coeur des sermons entiers.


            Dès son adolescence, elle était particulièrement portée vers la dévotion eucharistique. À partir de 1209, (source?) elle eut de fréquentes visions mystiques. Une vision revint à plusieurs reprises, dans laquelle elle vit une lune échancrée, c'est-à-dire rayonnante de lumière, mais incomplète, une bande noire la divisant en deux parties égales. Elle resta longtemps sans comprendre la signification de cette vision, et sans en parler à personne.

             En 1222, Julienne fut élue prieure des sœurs augustiniennes du monastère de Cornillon (sous le Mont Cornillon). Elle subit en tant que prieure de nombreux tourments, certains dus à des membres de sa communauté et d'autres dus à des bourgeois de Liège souhaitant augmenter leur pouvoir sur la léproserie et en accaparer les charges.
               
           Cependant, la vision étrange continuait de tourmenter Julienne. Après des années, c'est - selon la Vita - le Christ même qui lui donna les lumières nécessaires à la compréhension de cette vision. Comme le dit alors Benoît XVI lors de l'audience générale du 17 novembre 2010: "Le Seigneur lui fit comprendre la signification de ce qui lui était apparu. La lune symbolisait la vie de l’Eglise sur terre, la ligne opaque représentait en revanche l’absence d’une fête liturgique, pour l’institution de laquelle il était demandé à Julienne de se prodiguer de façon efficace: c’est-à-dire une fête dans laquelle les croyants pouvaient adorer l’Eucharistie pour faire croître leur foi, avancer dans la pratique des vertus et réparer les offenses au Très Saint Sacrement." Julienne, croyant d'abord se dérober, accepta finalement sa mission et se mit à œuvrer pour l'établissement de cette fête. 

          La première personne à qui elle osa parler de son projet fut la Bienheureuse Ève de Liège, recluse. Julienne probablement composa elle-même l'office, les paroles comme la musique. Les deux amies entreprirent des démarches pour l'instauration de la Fête-Dieu, demandant conseil à quelques éminentes autorités ecclésiastiques, tels que Jean de Lausanne, chanoine de Saint Martin, Jacques Pantaléon, archidiacre de Liège et futur Pape Urbain IV, Guy, évêque de Cambrai, et aussi de brillants théologiens dominicains, dont Hugues de Saint Cher, et bien d'autres.

            Le prince-évêque Robert de Thourotte s'intéressa à cette proposition et s'engagea à officialiser le culte eucharistique. Tombé malade à Fosses, craignant de n'avoir pas le temps de confirmer la fête à sa principauté; il recommanda l'institution de la fête au clergé qui l'entourait et en fit célébrer l'office en sa présence, à Fosses même. Il y mourut, le 16 octobre 1246, sans avoir pu tenir un synode général et y publier son mandement.

L'institution de la Fête-Dieu

         La Fête-Dieu (ou Corpus Christi) fut introduite en Europe, d'abord 1246 dans le diocèse de Liège. Les bourgeois de Liège s'opposaient à la fête car cela signifiait un jour de jeûne en plus pour la population et certains religieux considéraient que cette fête ne méritait de telles dépenses. L'opposition à la fête devint plus forte après la mort de son protecteur l'évêque Robert. L'opposition devenant persécution, Julienne et quelques compagnes quittèrent leur couvent. Elles trouvèrent asile en plusieurs abbayes cisterciennes, passant par le Val Benoît et Huy. Elles furent accueillies finalement à l'Abbaye de Salzinnes, près de Namur, qui, se trouvant hors de la Principauté de Liège, devint leur refuge permanent.

        Elle mourut le 5 avril 1258 à Fosses-la-Ville, dans l'Entre-Sambre-et-Meuse (Belgique), et fut inhumée dans l'abbaye cistercienne de Villers-La-Ville. Elle y fut vénérée, aux côtés des cinq bienheureux de cette abbaye, dont Gobert d'Aspremont.

         Après la mort de son amie, Eve continua cependant les démarches, et obtint l'institution de la fête pour l'Église universelle grâce à sa bonne relation avec Jacques Pantaléon. C'est ainsi que Jacques Pantaléon de Troyes, archidiacre de Liège devenu pape sous le nom de Urbain IV institua la Fête Dieu pour l'Église niverselle par la bulle Transiturus de hoc mundo le 11 août 1264.
La Fête-Dieu ne fut reçue dans l'ensemble de l'Église latine qu'au temps de Clément V, à l'époque du concile œcuménique de Vienne 1311 où il renouvela la constitution d'Urbain IV.

       L'office célébré à Liège en 1246, a désormais laissé la place à un office composé par Thomas d'Aquin. La teneur théologique des deux offices est différente car le premier était christocentrisme et communautaire, tandis que le second est d'une théologie plus moderne pour l'époque.

Canonisation et vénération.

          Sainte Julienne est célébrée liturgiquement le 5 avril, en Belgique, et plus solennellement le 7 août dans le diocèse de Liège. Elle est souvent représentée avec une lune échancrée ou un ostensoir.
Sa mémoire est restée en vénération dans l'Ordre Cistercien, tant pour l'appui que les moines lui prêtèrent dans l'accomplissement de sa mission, que pour sa dévotion à Saint Bernard dont elle méditait les sermons sur le Cantique des Cantiques au point d'en connaître une vingtaine par cœur.















photo alain cardoen










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